
Spoiler Alert !
Adona et Elios échouent sur Teneros, l’île des hommes. Prisonnière de ce territoire, Adona découvre qu’elle est la pièce maîtresse d’un plan pour mettre fin à la domination des femmes. De son côté, Elios retrouve enfin les siens : la libération des hommes va pouvoir commencer ! Mais la révolution peut-elle se mettre en marche sans déclencher de guerre ?
Retrouvez ma chronique du tome 1 par ici.
J’ai senti assez vite après avoir entamé le tome final de cette duologie que l’engouement que j’avais eu précédemment ne serait pas au rendez-vous.
Quand on creuse un peu, on constate que le récit est bourré de facilités. L’île de Teneros où se passe majoritairement l’action était dépeinte comme misérable et hostile dans le tome 1; ce n’est pas ce que j’ai ressenti lorsque j’ai lu les descriptions des lieux, des habitations, du quotidien des hommes (qui ont le loisir par exemple d’organiser une fête avec suffisamment d’alcool pour que certains en abusent). Leurs manières sont également trop courtoises pour des êtres soit disant privés de tout.
Là où d’autres lecteurs ont apprécié la mise en lumière de Cyrène qui était moins important auparavant, je déplore de n’avoir à aucun moment reconnu l’amie fantasque du premier tome. Ici, elle devient narratrice au même titre qu’Adona, Elios et Nikolaos; mais j’ai trouvé que les quatre se ressemblaient beaucoup trop dans leur comportement ou leur façon de s’exprimer (plusieurs fois, j’ai dû retourner en début de chapitre pour confirmer le prénom de celui qui était narrateur). Ils perdent tous leur identité quand ils parlent à la première personne.
Pierra Desproges, préceptrice à l’Académie des Hommes modèles :
« Dépourvu d’âme, l’homme est dans l’incapacité de s’élever vers la Mère. En revanche, il est en général pourvu d’un escabeau qui lui permet de s’élever dans les branchages pour y récupérer des fruits. C’est tout ce qu’on lui demande. »
L’attachement que j’avais pour l’ensemble de ces personnages s’est totalement éteint, même envers Adona et Elios dont je n’ai pas retrouvé la prudence et l’intelligence. Ils glissent tous les deux vers une romance décevante car emplie de scènes clichées. En dehors de cette histoire d’amour, des situations et dialogues sentent aussi le déjà-vu en plus de briser tout le suspense. Les dialogues du genre : « si tu ne dis pas la vérité à untel, je lui dirai moi-même » sont de trop dans les œuvres où l’auteur maîtrise mal l’art du suspense. Ici, cela casse totalement l’effet explosif de la révélation qui était évidente.
Pour parfaire la série, je pense qu’un troisième tome aurait été bienvenu. Peut-être cela aurait-il effacé ce sentiment de facilité qui m’a habitée durant toute ma lecture. Je rejoins les lecteurs qui pensent en plus que la fin est précipitée. Tout va encore plus vite que dans le reste de l’histoire et certaines facettes de l’intrigue sont trop vite résolues. A l’inverse, certains passages épisodiques étaient très intéressants et auraient mérité d’être davantage développés. Je me suis aussi demandé à quoi servait la carte de l’île en début de roman puisque les héros n’en parcourent qu’une infime partie…
Je suis la première désolée que cette suite ne m’ait pas convaincue car j’avais adoré le décor gréco-romain, les recherches pour créer de fausses citations sexistes en début de chapitres et les moments forts du premier tome.
Note :


Auteur : Cassandre Lambert
Editeur : Didier jeunesse
Format : grand format broché
Date de parution : 5 avril 2023
Genre / thématique(s) : dystopie, historique, romance
Nombre de pages : 383
Tranche d’âge : à partir de 15 ans
EAN : 9782278122615