Tornade – Jennifer BROWN

C’est un jour comme les autres pour Jersey. Sa mère et sa fantasque petite sœur Marine partent pour le cour de danse. Encore à elle la corvée de préparer le dîner. Quand sa vie bascule en quelques secondes : une tornade d’une violence exceptionnelle dévaste tout sur son passage, les maisons, les arbres, les routes, les gens. C’est une vision de cauchemar, des voisins blessés et traumatisés errent dans la rue jonchée de gravats et de débris. Réfugiée au sous-sol, Jersey a beau appeler et appeler encore sur le portable de sa mère, impossible de la joindre…

Pour ceux qui me suivent, j’avais annoncé prendre cette année une bonne résolution littéraire : une fois par fois, je laisserais de côté les services presse et emprunts de nouveautés pour piocher dans ma pile à lire. Je pense acheter peu de livres mais je ne les lis jamais. Voici donc le premier titre dépoussiéré à cette occasion et que je faisais languir dans mes étagères depuis bientôt 4 ans.

En France, Jennifer Brown est surtout connu pour son roman coup de poing Hate List. L’ayant moi-même trouvé fabuleux, c’est ce qui m’a donné envie de lire Tornade, paru quelques années plus tard. En lisant le quatrième de couverture, j’ai cru que le livre raconterait la tentative de survie de Jersey prisonnière de la tornade durant une grosse partie du roman. En réalité, il n’y a plus de tornade au bout de quarante pages. Le roman raconte l’après : la destruction, la recherche des proches, les pertes matérielles et humaines, la survie quand on ne possède plus rien et que les secours ne viennent pas, les premières décisions pour essayer de faire face et d’autres choses que je ne peux pas mentionner sans dévoiler l’intrigue.

« Toute mon enfance, on m’avait dit et redit ce qu’il fallait faire en cas de tornade : écouter les sirènes, se réfugier à la cave, au sous-sol, dans un placard au milieu de la maison, et se pelotonner, se protéger et attendre. A l’école, nous avions des alertes deux fois par an depuis toujours. Nous en discutions en classe, à la maison. La météo ne cessait de parler de tornade.
Mais jamais -pas une seule fois- on ne nous avait dit ce qu’il fallait faire après. »

Au début du roman, Jersey est le portrait-type d’une adolescente qu’on n’a pas envie de côtoyer : blasée, en guerre contre le monde, insatisfaite de son sort. Malgré cette description peu flatteuse, on ne peut être que désolé pour elle une fois que le drame arrive. L’horreur ne s’arrête pas une fois la météo calmée. Autant vous prévenir : c’est une histoire émotionnellement très dure. Ceci étant dit, l’autrice a l’intelligence de laisser les sentiments de Jersey pendant un très long moment : sa nouvelle « vie » étant loin d’être de tout repos, elle n’a jamais le temps de s’appesantir. De mon côté, c’est justement au moment où elle peut enfin lâcher prise que j’ai eu les larmes aux yeux.

Blessée, ballottée, humiliée, Jersey est une héroïne que j’aurais aimé prendre sous mon aile, en tant que lectrice adulte. J’aurais jugé plusieurs détails différemment si j’avais lu le roman plus jeune, notamment le beau-père de Jersey. Je ne peux hélas pas m’empêcher de penser qu’un groupe de personnages est tout de même too much, trop cliché. J’ai failli décrocher à leur contact mais l’histoire prend ensuite une nouvelle tournure qui m’a transportée jusqu’au point final.

Bien que le sujet soit différent de celui de Hate List, Jennifer Brown a mis dans ce roman la même émotion et le même sentiment d’injustice. Il nous apprend la relativisation de nos petits soucis à travers cette jeune fille au courage incroyable.

Note :

04

Auteur : Jennifer Brown
Editeur : Albin Michel
Format : grand format broché
Date de parution : 1er avril 2015
Genre / thématique(s) : drame, catastrophe naturelle
Nombre de pages : 288
Tranche d’âge : à partir de 13 ans (attention aux âmes sensibles)
EAN : 9782226315380

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