Le serment des traqueurs – Laëtitia LAJOINIE

A Tyréa, les alchimistes ont toujours puisé leur magie dans la faune et la flore. Mais un jour, la Nature s’est révoltée contre leurs abus, provoquant l’apparition d’un Spectre qui a dévasté la moitié de la capitale. Cet épisode fut appelé désolation.
Depuis lors, les sacrifices d’animaux sont interdits. Les protecteurs, chargés de veiller au respecter de cette règle, s’opposent aux traqueurs qui continuent de fournir aux alchimistes insoumis la matière dont ils ont besoin pour alimenter leur magie.
Lorsqu’un griffon est assassiné, le fragile équilibre entre les Hommes et la Nature vacille à nouveau. Les signes annonciateurs d’une nouvelle désolation apparaissent.
Ynaé est une protectrice; Aïna est une traqueuse. Leurs affrontement semble inévitable.
Pourtant, leur alliance pourrait s’avérer salvatrice. Le comprendront-elles avant qu’apparaissent un nouveau Spectre ? Leurs clans respectifs leur en laisseront-ils la possibilité ?

Avant même de mettre le nez dans ce roman, j’a été séduite par deux points : le thème de l’écologie dans un univers fantasy et qu’un livre appartenant à ce genre soit en un seul tome (c’est très rare aujourd’hui).

Le récit est écrit à la troisième personne, du point de vue d’Yanaé ou Aïna selon les chapitres. Elles mènent des vies relativement différentes (ça aurait d’ailleurs été plus agréable que leurs prénoms le soient d’avantage). Aïna a été élevée dans une famille nombreuse, dans un petit coin de campagne. Ses parents l’ont laissée rejoindre la capitale où elle suit un apprentissage pour être officiellement protectrice. Elle n’est pas toujours sûre d’elle mais garde un grand courage dans sa lutte contre toute personne qui se sert illégalement de potions. C’est assez facile de s’attacher à elle qui n’a pas forcément peur d’exposer ses faiblesses, ce qui la rend très humaine.

Quant à Aïna, elle possède un tempérament plus froid. Son profil de traqueuse la motive à étudier les bénéfices à recevoir en chaque circonstance, quitte à se mettre à dos des gens respectables. Orpheline depuis le meurtre de ses parents par des protecteurs, elle est en couple avec le fils de la chef de son clan, Conrad, et partage un lien spécial avec un jeune chien errant (qu’elle se garde bien de dévoiler, au risque de voir son camarade à quatre pattes se faire distiller dans un flacon). Après réflexion, je la trouve naïve à plusieurs reprises mais c’est d’avantage dû à une écriture qui manque de subtilité qu’à un mauvais travail sur la psychologie des héroïnes. Plusieurs personnages secondaires sont très manichéens et leurs mauvais desseins se devinent à des kilomètres; au moment où la vérité éclate pour les protagonistes, ce n’est déjà plus une surprise pour nous…

« Je vais te la faire courte. Je suis une traqueuse. J’ai besoin de cette potion. Aide-moi et le clan Tyréa te sera redevable. Quelle que soit la créature dont tu auras besoin, peu importante quand, nous te l’apporterons. Décline mon offre, vends-moi aux protecteurs et tu es mort. Toi, mais aussi toute ta famille. »

De manière générale, il n’y a pas de suspense dans cette histoire; il y a plutôt des longueurs. L’autrice a le défaut de diviser sa trame principale en différentes branches qui sont à peine développées : la soeur d’Ynaé, les parents de Aïna, le chien qui l’accompagne, le père de Conrad, Elias, l’homme mystérieux qu’Aïna croise deux fois mais dont on ne connaîtra jamais l’identité… Je trouve que ce one shot aurait gagné à rester focalisé sur sa trame principale plutôt que de multiplier les intrigues secondaires sans intérêt.

Ce qui sauve le roman, c’est son univers. Laëtitia Lajoinie créé un univers original, cohérent et assez inédit (ce qui est une prouesse quand on voit le nombre de nouveaux romans qui s’inscrivent dans des univers magiques). Sensible à l’écologie et au bien-être animal dans ma vie de tous les jours, j’ai apprécié la retranscription de cette problématique dans de la fantasy où il question cette fois de protection des griffons, des fées et autres créatures mystiques ou non.

Pour résumer, je dirais que l’autrice a de très bonnes idées et elle maîtrise assez bien la langue française mais la construction de son livre fait défaut. C’est pardonnable quand on sait que c’est seulement son deuxième livre. Je crains cependant qu’il me sorte très vite de la tête (je ne me souviens déjà plus de la fin…).

Note :


Auteur : Laëtitia Lajoinie
Editeur : La Martinière
Format : grand format broché
Date de parution : 4 novembre 2022
Genre / thématique(s) : fantasy, écologie
Nombre de pages : 494
Tranche d’âge : à partir de 14 ans
EAN : 9791040110729

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