Laisse tomber la neige ! – Cécile CHOMIN

Le jour où tout a commencé ? Celui où je me suis embourbée dans la neige, en pleine nuit, à 600 km de Paris, après avoir été plaquée devant l’autel. La Reine des neiges, c’était moi, version robe en lambeaux et pieds gelés. C’est là que j’ai cru voir un grizzly. Un plantigrade genre Chabal, debout sur ses pattes arrière et plein de poils, qui a rugi : « Qu’est-ce que vous faites sur ma propriété ? ». Hourra ! il y avait un habitant dans ce coin perdu. J’ai avisé la propriété : en fait, c’était un vieux chalet. Mais si je ne voulais pas mourir de froid, j’avais intérêt à convaincre l’autochtone de m’héberger pour la nuit…

J’ai un lien assez étrange avec la romance : j’ai un œil très critique dessus et pourtant, je ne peux pas m’empêcher d’en lire occasionnellement; j’ai toujours l’espoir d’en trouver une qui ne sera à mes yeux ni un mélodrame ni une succession de situations improbables. Dommage, cette perle rare n’était pas Laisse tomber la neige !.

J’ai trouvé le début du roman assez plaisant : la rencontre et la cohabitation forcée entre un homme et une femme qui se comportent comme chien et chat dans un petit village de montagne. Certes, on a déjà vu/lu cela maintes fois, mais j’ai apprécié que l’étrangère, Claire, soit débrouillarde et organisée alors que Hugo, son hôte, se laisse aller. La jeune femme se donne une mission et sa présence dans ce microcosme a vraiment un sens. Ce sont deux protagonistes agréables à suivre dans une période compliquée de leur vie. J’ai aimé aussi que, de son côté, Hugo ne déborde pas de virilité et de testostérone; du moins, pas au début…

Comme dans la majeure partie des histoires romantiques actuelles, l’écriture est focalisée sur le corps : les jeunes gens se retrouvent inopinément à moitié nus l’un face à l’autre (ça arrive tout le temps, n’est-ce pas ?…) et détaillent mentalement combien le corps de l’autre est parfait : élancé, musclé, sans défaut. C’est parfaitement gênant et générateur de complexes… Nous voilà face à une romance qui défend l’idée que seuls les gens minces sont des objets de désir. Et que dire du passage où Claire tombe en pamoison parce que Hugo n’a plus sa longue barbe hirsute et qu’elle découvre son visage, lui aussi sans défaut ?

« Hugo arrive et semble surpris de me voir. Il a les cheveux mouillés qui lui dégoulinent sur la nuque et son T-shirt. T-shirt d’ailleurs si moulant qu’il laisse deviner les muscles et les abdos que j’ai découverts hier… »

Vient un moment où l’histoire bascule d’un seul coup et de façon si brutale que j’ai cru que l’un des personnages était en plein rêve : Claire change d’attitude et de langage à tel point qu’on ne la reconnaît plus. L’événement duquel découle ce virage est juste aberrant [passez votre souris sur la ligne qui suit pour lire le spoiler] (où a-t-on vu qu’il fallait se mettre entièrement nu pour réchauffer quelqu’un en hypothermie ?!). Bref, à partir de là, j’ai eu hâte d’en finir avec cette lecture qui ne me plaisait plus du tout et qui m’a fait plus d’une fois lever les yeux au ciel.

J’admirais la finesse de ce début d’histoire qui se présentait comme une romance sentimentale. Cependant, la promesse n’est pas tenue et on dégringole dans les scènes de sexe ultra clichées… Si vous avez lu de la new romance qui sort enfin des sentiers battus, je suis plus que preneuse !

Note :


Auteur : Cécile Chomin
Editeur : J’ai lu
Format : Semi-poche
Date de parution : 7 novembre 2018
Genre / thématique(s) : romance adulte
Nombre de pages : 320
ISBN : 9782290160022

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