L’île – Vincent VILLEMINOT

Coincés sur une île, des adolescents vont devoir apprendre à survivre dans un monde apocalyptique qui ne leur fera pas de cadeau…
Le premier jour, quand ils sont arrivés au bateau, la liaison entre l’île et le continent était coupée. Ordre du gouvernement. Par la suite ils ont vu des fumées, au loin, sur la côte.
Le deuxième jour, ils ont enfin eu des nouvelles, et c’était plus effrayant encore.
Depuis, personne ne peut plus aborder. Personne ne peut plus s’en aller.
Et maintenant, prisonniers de leur île, Jo, Louna, Hugo, Blanche et les autres le savent : le danger vient de partout.
Du continent.
Des adultes.
De leur propre communauté.
D’eux-mêmes, surtout, la bande des six, les copains, le  » crew « , comme dit Simon, qui adore frimer en anglais.

Publié chapitre par chapitre pendant le confinement, L’île, de Vincent Villeminot, est une prouesse d’écriture autant qu’un grand roman d’aventures sur une île où tout, même le pire, est possible…

Merci aux éditions 12-21 pour leur confiance.

Depuis la série U4, j’essaye de répondre présente à chaque nouvelle parution de Vincent Villeminot (j’ai bien dit « j’essaye »). J’ai commencé la lecture de L’île l’année dernière, quand l’auteur publiait généreusement un chapitre par jour en ligne tandis que nous étions confinés; aujourd’hui, le comble est que la version papier est elle aussi sortie durant un confinement.

Le début du roman est singulier dans son écriture. L’isolement, les interrogations et les premières mesures prises par ces personnages bloqués sur leur petite île sont racontés de façon purement narrative, c’est-à-dire sans aucun dialogue durant une quarantaine de pages. Malgré le sentiment de platitude qui en découle, il faut s’accrocher car le rythme et la tension montent crescendo tout au long du roman pour finalement atteindre un paroxysme fatal. Pendant que les chapitres défilent et qu’on observe les insulaires en action, on pressent un danger latent qui peut se matérialiser à tout instant. On sait dès les premiers chapitres que la tranquillité de l’île n’est qu’apparente et que ça va forcément mal finir

« Dans la nuit, on frappa à la porte. Papa se leva. J’entendis le bourdonnement d’une conversation dans le salon; deux minutes plus tard, mon père parla à la radio. Je l’entendis sortir.
Je regardais le plafond, les yeux ouverts dans la nuit : et si mon frère avait essayé de revenir, s’il avait rencontré les sentinelles, si… »

Pour ce qui est des personnages, là aussi il faut s’accrocher au départ. En plus de la bande de héros adolescents, l’auteur donne les prénoms de quasi tout le monde et les liens de parenté; même plusieurs membres coincés sur le continent sont mentionnés. Heureusement, on parvient à retenir les plus importants et à plus ou moins attribuer les prénoms aux bons personnages. De plus, on comprend que cette stratégie d’écriture est là pour faire comprendre que tout le monde se connaît sur ce petit bout de terre. Dans ce contexte d’extrême proximité, l’idée qu’un virus peut atteindre les proches est encore plus terrifiante.

J’aime ces histoires où l’Humain, victime de la peur et de la suspicion, n’est plus contrôlé que par ses instincts primaires. Pourtant le message du roman est clair : dans un tel moment de crise, on ne survit pas en tenant les autres en joug mais bien en restant solidaires et raisonnés. Mais il faudra que Jolan et les autres passent par des épreuves terribles pour le comprendre…

Merci à Monsieur Villeminot pour ce roman frissonnant qui fait indéniablement écho à notre situation sanitaire.

Note :

04

Auteur : Vincent Villeminot
Editeur : Pocket Jeunesse
Format : grand format broché
Date de parution : 8 avril 2021
Genre/thématique(s) : dystopie
Tranche d’âge : à partir de 13 ans
Nombre de pages : 456
EAN : 9782266315036

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