Ebenezer mène depuis 511 ans une vie de rêve grâce à un monstre hideux, capricieux mais magique qu’il nourrit dans son grenier.
Un jour, la bête réclame un repas… original : un enfant. Ebenezer est très contrarié.
Pour soulager sa conscience, il part à la recherche de l’enfant le plus détestable possible. Et il trouve Bethany.
Mais le plan d’Ebenezer comporte deux failles. Bethany n’a pas l’intention de se laisser faire et ils ont, tous les deux, le cœur plus tendre qu’ils ne l’auraient cru.
Merci à Babelio et aux éditions Bayard pour leur confiance.
C’est chouette de retrouver en littérature jeunesse une telle association d’antihéros. Ebenezer, dans sa quête de vie éternelle, est complètement égoïste mais aussi matérialiste : il n’hésite pas à sacrifier des tas d’animaux pour vivre plus longtemps et dans le luxe. De son côté, Bethany trouve son plaisir en embêtant les autres et en leur dérobant leurs affaires. Difficile au début du roman d’imaginer vivre une belle aventure avec ces deux terreurs.
Elles m’ont fait penser à Gru, le personnage principal des dessins animés « Moi, moche et méchant » : leurs ambitions ne sont pas vraiment nobles mais cela ne les empêche pas d’être très drôles. Par exemple, j’ai ris de l’ignorance d’Ebenezer qui est convaincu de pouvoir attraper un enfant au zoo. Le style est parfois absurde mais on se laisse aisément embarquer dedans (les nombreuses illustrations favorisent cette immersion).
« Je me demandais si vous aviez des enfants à vendre.
– Vous avez dit des harfangs ? Des harfangs des neiges ?
– Non, j’ai dit des « enfants ». Peu m’importe la taille. Et puis, fille ou garçon, je n’ai pas de préférence.
– Ma foi…, fit l’oiselier en promenant son regard autour de lui. Désolé, l’ami, mais j’n’ai pas de ça en magasin. J’ai un charmant petit cacatoès, à un prix raisonnable, si ça peut faire l’affaire ? Ou une chouette demi-lune ? »
On regrette presque que Bethany et Ebenezer s’assagissent aussi vite. C’est touchant de les voir devenir amis mais on n’aurait pas été contre quelques vacheries de plus. Les jeunes lecteurs apprécieront la façon dont les deux héros s’apprivoisent pour combler leur solitude mais aussi lutter contre la volonté de leur ennemi commun : la monstrueuse bête. Voilà un méchant qui apporte une bonne dose de frisson ! Obsessionnelle et cruelle, elle ne laissera aucun répit à sa proie jusqu’à la fin du roman (et peut-être même plus loin puisque c’est une fin ouverte).
C’est une histoire pêchue et originale qui divertira les lecteurs entre 8 et 10 ans. Un très bon choix pour Halloween !
Note :
Texte : Jack Meggitt-Philipps
Illustrations : Isabelle Follath
Editeur : Bayard
Format : grand format broché
Date de parution : 28 septembre 2022
Genre : thématique(s) : horreur, aventure, humour
Tranche d’âge : à partir de 8 ans
Nombre de pages : 256
EAN : 9791036329142
Bulles et chapitres 
Ils ont l’air très sympas ces deux anti-héros qui se lient d’amitié. J’aime aussi beaucoup le ton de l’extrait 🙂
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Je note pour Halloween prochain 🙂 ça a l’air très drôle et pince sans rire.
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C’est tout à fait ça !
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