Kleos, intégrale

499 av. J.C.- Jeune Grec idéaliste, Philoklès est bercé par les récits de L’Iliade et L’Odyssée dont il connaît chaque vers. Lorsque les pirates pillent son île, Philoklès s’indigne du manque de courage des hommes de sa communauté et décide de prendre seul la mer afin de se venger des agresseurs. Parti pour connaître une gloire éternelle (kleos aphtiton), le jeune héros comprend vite que tout ne se passe pas comme dans les récits homériques…

J’aime énormément cette couverture; au point que je n’ai pas lu le résumé avant de commencer ma lecture. J’étais loin d’imaginer quel héros j’allais rencontrer. Philoklès est un jeune grec attachant mais plein de naïveté. Fils de pêcheur, il n’a jamais quitté son village et ne connaît le monde extérieur que grâce aux conteurs narrant les aventures des grands guerriers à travers le pays. Lorsqu’il décide de partir pour vivre sa propre aventure, on sait d’avance que ça va mal se passer…

Malgré ses déboires et ses désillusions, il fait preuve d’un étonnant courage (parfois proche de la bêtise). Nous voyageons à ces côtés, dans le flou total quant à ce qui pourrait lui arriver. Le suspense s’installe si bien qu’on ne peut lire cette histoire que d’une traite. Même si Philoklès ne sait pas combattre, il présente d’autres atouts.

Après quelques minutes de lecture, j’ai réalisé que je reconnaissais le style des dessins. Pour cause : Amélie Causse est, entre autres, l’illustratrice de la bande dessinée La commode aux tiroirs de couleurs dont je garde un beau souvenir. La dessinatrice a su adapter son trait à ce récit mythologique, tout en gardant sa patte : les silhouettes masculines plus anguleuses, des couleurs chaudes, des jeux d’ombres et de lumières… On plonge avec aisance dans les décors antiques.

Les pages défilants avec toujours autant d’action et de péripéties, je me suis inquiétée à l’idée d’une fin expéditive; tout compte fait, je la qualifierais plutôt de brutale : elle m’a laissée coi. Bien qu’elle soit en cohérence avec le reste de l’histoire, je n’aurais pas dit non à une ou deux pages de plus afin de mieux l’assimiler.

J’ai apprécié l’originalité autour de cet antihéros mythologique aux antipodes des grands guerriers qui nous fascinent encore aujourd’hui. Ce titre peut être lu par des adolescents, la violence y étant modérée. Merci à l’éditeur d’avoir changé d’avis et d’avoir finalement publié cette bande dessinée en one shot (une première version était sortie, raccourcie en un tome 1).
Et honte à moi de découvrir seulement à la fin de cette chronique que l’un des scénaristes, Mark Eacersall, avait également créé la formidable Tananarive !

Note :

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Scénariste : Mark Eacersall & Serge Latapy
Dessins : Amelie Causse
Editeur : Bamboo (collection Grand Angle)
Date de parution : le 3 avril 2023
Genre : bande dessinée adulte
Nombre de pages : 62
EAN : 9782818998786