Le syndrôme du spaghetti – Marie VAREILLE

Quand la vie prend un virage aussi terrible qu’inattendu, comment se réinventer et garder espoir dans l’avenir ?
Léa a 16 ans, un talent immense et un rêve à réaliser. Entraînée par son père, qui est à la fois son modèle, son meilleur ami et son confident, elle avance avec confiance vers cet avenir tout tracé.
À 17 ans, Anthony, obligé de faire face à l’absence de son père et aux gardes à vue de son frère, ne rêve plus depuis longtemps.
Ils se sont croisés une fois par hasard ; ils n’auraient jamais dû se revoir.
Pourtant, lorsque la vie de Léa s’écroule, Anthony est le seul à pouvoir l’aider à se relever.
Leurs destinées s’en trouvent à jamais bouleversées.

Cela faisait bientôt trois ans que ce livre patientait dans ma bibliothèque. La sortie récente du format poche était l’occasion de le dépoussiérer. Auparavant, je n’avais lu de Marie Vareille que la trilogie Elia, la passeuse d’âmes dont je garde un excellent souvenir.

C’est fascinant de constater dès les premières pages du livre combien l’autrice a la faculté de créer des personnages profondément humains. Son plus grand talent est d’écrire des dialogues fluides et naturels. Les héros ont des conversations qu’on pourrait tous avoir au quotidien (et cela ne passe pas obligatoirement pas des abréviations ou des surnoms répétitifs comme j’en vois beaucoup trop souvent en littérature pour adolescents…). Bref, j’ai rapidement aimé la famille lambda de Léa, avec la mère qui n’a aucune notion d’intimité ou le père aux références musicales dépassées. Le drame qui percute la jeune fille de plein fouet n’en est que plus terrible pour nous, lecteurs simples spectateurs.

L’histoire est racontée en point de vue interne; celui de Léa. Nous n’avons pas accès aux pensées et émotions d’Anthony. Ils sont deux êtres que tout oppose, hormis la pratique du basketball. C’est un sport qui est peu mis en lumière en littérature (et pourtant, j’ai pas mal de demandes là-dessus en magasin). Marie Vareille maîtrise son sujet et casse en plus les codes en permettant à une héroïne de le pratiquer; stop les sports de ballon pour les garçons et la danse/l’équitation pour les filles !

« Petite, je l’adorais, mais depuis quelques temps, toute conversation de plus de huit secondes entre elle et moi finit en mode Deuxième Guerre mondiale (avec elle dans le rôle de l’Allemagne nazie, et moi dans celui des gentils résistants, je précise). Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être parce qu’on a des goûts radicalement opposés : elle les livres, le maquillage et les fringues, et moi, tout sauf les livres, le maquillage et les fringues. »

Le rapprochement des protagonistes se fait, encore une fois, naturellement. Ce n’est pas un coup de foudre ni un énième ennemies to lovers : c’est une romance vraie et saine. Anthony a des défauts, évidemment, mais il n’est ni manipulateur ni violent ni séducteur… Quand on voit tant de (trop) jeunes lectrices fantasmer sur la dark romance, cela fait du bien de trouver de belles histoires d’amour bien écrites et qui démontrent qu‘il n’y a pas besoin d’entrer dans un système de souffrance ou de soumission pour vivre des émotions fortes. C’est vrai, Léa est en souffrance pendant une grande partie de l’histoire mais Anthony n’est pas en cause.

Léa est une adolescente fière et têtue qui souhaite s’en sortir seule malgré le soutien de sa famille et ses amis. Beaucoup de lecteurs se reconnaîtront en elle. Ce qui lui arrive est profondément injuste mais il est impossible de revenir en arrière. Elle va passer par les différentes étapes du deuil et certaines vont être très dures à passer. Elle ose de nouvelles choses mais elle fait aussi pas mal d’erreurs. Bref, comme je le disais au début, elle est humaine.

Cela faisait pas mal de temps que je n’étais pas tombée sur un roman aussi impossible à lâcher. J’aime énormément la plume de Marie Vareille et les histoires qu’elle raconte. Elle maîtrise les sujets qu’elle évoque et ça se sent. Je suis légèrement tatillonne avec la fin un poil trop happy end mais ce fut un plaisir immense de vivre la reconstruction de Léa à ses côtés. C’est un personnage qui m’a appris beaucoup de choses.

Note :

04

Auteur : Marie Vareille
Editeur : Pocket Jeunesse
Date de parution : 8 octobre 2020
Format : grand format broché (existe aussi en poche, numérique et livre audio)
Genre/thématique(s) : drame, romance
Tranche d’âge : à partir de 14 ans
Nombre de pages : 288
EAN : 9782266296267

5 commentaires sur « Le syndrôme du spaghetti – Marie VAREILLE »

  1. J’ai déjà entendu parler en bien de ce roman et lire ta critique ne fait que renforcer mon envie de le lire. Je te rejoins sur le fait qu’une bonne romance est celle partagée entre deux êtres qui se respectent. Je suis horrifiée de voir le succès de toutes ces Dark Romance remporté auprès des jeunes aujourd’hui 😔

    Aimé par 1 personne

      1. Tout à fait d’accord! Il est vrai qu’il faut toutes sortes de littérature. Comme tu le dis, il faut une certaine maturité pour lire certains ouvrages et prendre le recul nécessaire afin d’éviter les amalgames… Ce n’est pas forcément évident quand on entre tout juste dans l’adolescence 😢

        J’aime

Laisser un commentaire